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                                        Protégé au nord par les monts de Vaucluse qui lui offrent les pentes boisées 
du « Rond » à l’ouest et du « pointu » à l’est, le village contemple le colorado 
Provençal, à ses pieds, vers le sud. Depuis les âges les plus reculés 
les hommes ont disséminé les traces de leur séjour et de leur travail sur 
les 2800 ha du territoire communal.  
                                            Le territoire de Rustrel est situé à 10 
km au nord-est d’Apt, sur le flanc méridional des Monts de Vaucluse. Il est 
arrosé par la Doa, affluent du Calavon. Le village, perché sur une colline à 
400m d’altitude domine le bassin d’Apt. Les principaux ensembles géologiques 
rencontrés sur le territoire de la commune de Rustrel appartiennent tous à 
l’ère secondaire (Crétacé inférieur et supérieur).  
                                            Village inséré entre 
Luberon et Monts de Vaucluse.  
                                            Au niveau agricole, on retrouve des céréales, 
un peu de vignes, quelques oliviers, pruniers, cerisiers, amandiers, du colza et 
du tournesol et un peu de fourrage.  
                                            Une importante production de charbon de 
bois a permis l’installation de 2 usines vers 1840 et le traitement du 
minerai de fer sur place. Vers 1880, l’exploitation intensive du massif ocrier 
prend le relais dans l’économie du village. Vers 1920, on comptait jusqu’à 25 
chantiers qui exportaient 3 millions de tonnes d’ocre dans le monde entier. 
La crise des années 30, la seconde Guerre Mondiale et le développement des 
colorants chimiques ont amenés ses chantiers à fermer. Le dernier chantier s’est 
arrêté en 1990.  
                                            Ce sont tous ces chantiers qui ont façonné sur près de 4 km 
de long ce site exceptionnel, baptisé le Colorado Provençal, pour la variété de 
ses formes et de ses couleurs. 
                                              
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                                            Ce château a vraisemblablement été 
construit à la demande des ducs de Lévis Ventadour, seigneurs de Rustrel, au 
début du XVIIème siècle. La date de 1626, gravée sur le cadran solaire, 
vient appuyer cette hypothèse. Un certain nombre de dates ponctuent 
l’histoire du bâtiment : Le 23 janvier 1627, les ducs de Lévis Ventadour 
vendent le fief à Charles d’Eyroux, un bourgeois de Simiane. 
                                            Le 21 mai 1627, 
Charles d’Eyroux est dépossédé de ses biens au profit de la Communauté d’Apt. 
 
                                            En 1643, la Communauté d’Apt, qui a besoin d’argent revend les terres de 
Rustrel à 3 coseigneurs.  
                                            A partir de ce moment, de nombreux coseigneurs se 
succèdent.  
                                            Après la Révolution de 1789 le château est vendu comme bien 
national.  
                                            En 1831, l’ensemble du château appartient à François Blanc, qui 
s’est endetté « plus de 30 ans auparavant » de quinze cents francs pour son 
acquisition. Celui-ci le partage entre son fils et ses deux petites filles et le 
château devient une multipropriété.  
                                            A partir de 1847, la commune de Rustrel 
commence à acheter certaines parties du château. Elle est aujourd’hui le 
principal propriétaire du bâtiment.  
                                              
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                                              Plutôt qu’un château, il s’agit 
d’une grande bastide rectangulaire, flanquée de tours d’angles circulaires. 
L’ensemble de la construction est plutôt sobre, malgré un certain soin 
apporté au traitement des ouvertures : l’encadrement de la porte d’entrée est 
construit en grand appareil à bossage et les fenêtres sont à meneaux.  
                                            C’est 
en 1858 que la tour Sud-Ouest est équipée de son horloge, de sa cloche et de son 
campanile en fonte. 
                                          
                                        En 1992, la municipalité fait construire le quart Nord 
Ouest manquant du château, achevant ainsi sa construction.  
                                            Le 
plafond à la française et la partie haute des 4 murs d’une des salles du château 
conserve encore un décor peint du XVIIème siècle.  
                                            On peut y reconnaître les 
figures des Vertus accompagnées de leurs symboles (Espérance, Charité, Force et 
Tempérance), les dons des saisons (blé, raisins) ainsi que des tableaux tirés 
des fables d’Esope (Le renard et la cigogne, l’homme et les deux femmes, l’homme 
et l’idole, Mercure et le bûcheron, la mère et l’enfant qui crie, le pêcheur et 
le petit poisson).  
                                            Il est probable que ces peintures soient réalisées avec 
les ocres locales.  
                                            L’ensemble de ce décor, les façades, les toitures et la 
cheminée Louis XIII sont classées parmi les Monuments Historiques depuis 1989. 
 
                                              
                                            Après 1123, Laugier, évêque d’Apt, donne à 
l’église Notre Dame les églises de 16 villages dont Rustrel. Après le 
passage de Raymond de Turenne, qui détruisit Villevieille en 1392, l’église 
était en ruine. Elle fut reconstruite à l’identique un siècle plus tard. C’est 
probablement à ce moment que la 2ème travée et la chapelle annexe sont 
construites. La paroisse et la vie communautaire semblent définitivement 
stabilisé au début du XVIème.  Au XVIIème on assiste à une renaissance du 
sentiment religieux. Et au XVIIIème, l’église et la maison curiale retiennent 
toute l’attention du conseil C’est à ce moment que de nombreux travaux sont 
entrepris dans l’église.  
                                              
                                            Sur le plan cultuel, l’église est très tôt 
placée sous la dévotion de St Romain, diacre de Césarée en Palestine et martyr à 
Antioche en l’an 303. 
                                            Le culte voué à St Romain par les Rustrélien, déjà au 
XVIéme, connu un regain d’intérêt après le renouveau religieux du XVIIème. 
Une tradition voulait que le lundi suivant la « votive » se tienne la « 
foire de St Romain ». On y vend des porcs et des bestiaux de boucherie et de 
charcuterie. Assez importante en 1806, elle déclina au cours du XIXème pour 
disparaître totalement après 1876.  
                                            L’église paroissiale est aujourd’hui 
placée sous le vocable de la Nativité Notre Dame.  
                                              
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
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                                                                                               La 
                                            chapelle Notre Dame des Anges 
                                              
                                            La chapelle se compose d’une nef 
unique - faite de 3 travées voûtées en arêtes et d’une 4ème travée surélevée, 
couronnée d’une corniche - et d’une abside orientée probablement romane (XIIème 
siècle). La partie occidentale de la chapelle correspond à une extension de 
l’époque moderne. Au sud, accolé à la travée de choeur se trouvent les 
ruines d'une construction plus récente souvent appelée « l’ermitage ». Le 
pignon oriental est couronné d’un clocher mur à baie.  Une grotte, à 
quelques centaines de mètres au Nord de la chapelle, serait, selon la tradition 
un lieu de refuge.  Un relief rocheux, situé à l’Ouest de la chapelle, a 
été fortifié. On y distingue plusieurs tronçons de murs maçonnés et liés au 
mortier, très dégradés. L’hypothèse d’une tour carrée (au sommet), entourée 
d’une enceint oblongue a été émise .  
                                             Le castrum de type première génération peut laisser 
penser à une occupation du XIème au XIIIème siècle pour le village. L’entrée 
est construite avec des blocs en remploi (un bloc sur la gauche porte une 
inscription très abîmée :  
                                              
                                            Avant 1660, la chapelle porte le nom de « Villelongue », ce 
n’est qu’au moment de sa réfection qu’elle est placée sous le vocable de Notre 
Dame des Anges. La source 2 suppose qu’elle a peut-être succédé 
à l’ancienne chapelle de Lausnana, citée en 1383 (« Lhaulnanicis in territorio 
de Rustrello ») construite elle-même sur un ancien fundus romain. La 
chapelle était le lieu de pèlerinage des habitants du village le 8 septembre. En 
cette occasion on pratiquait le juec dou borni (jeu du borgne).  
                                            F. SAUVE 
précise qu’il y avait à l’emplacement de la chapelle Notre Dame des Anges, à la 
fin du XVème siècle un castellum et une chapelle.  
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
                                          
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